mardi 17 février 2009

Extrait d'entrevue

Pour une question de droits, je ne peux placer ici que le début de l'entrevue. je vous invite donc à lire la version complète dans [DAÏMÔN], sortie officielle prévue pour le 16 avril.

LES CAHIERS DE THIERRY & GROENSTEEN
présentent :

DOSSIER

NICK BUTCH
Né le 17 juillet 1944, Nick Butch est entré chez Pilote en 1969, suite à d’élogieuses lettres de la femme de René Goscinny. Le succès avec le personnage de Nicoco B. fut instantané, faisant passer Nick Butch des obscures pages d’actualités à la gloire quasi-internationale. Pourtant, malgré un potentiel flagrant, personne aujourd’hui ne semble se souvenir de Nick Butch. Que s’est-il passé en 1975 pour briser l’élan fulgurant de sa carrière ? Et que devient Nick Butch, après dix ans de silence absolu ?
Nos sémioticiens de choc, Thierry & Groensteen, sont partis à la recherche de Nick Butch afin d’éclaircir le mystère de sa disparition. Les résultats de leur enquête se retrouvent ici , dans une entrevue exclusive que Nick Butch a accordé aux Cahiers de Thierry & Groensteen à l’occasion de la sortie de son autobiographie Moi, les femmes et moi (par Nick Butch), qui sort 15 ans exactement après ses débuts.
Une occasion unique de redonner sa place historique à un auteur qui le mérite amplement.

Il est à noter que cette entrevue suit directement la première édition de l’autobiographie de Nick Butch sortie en avril 1984 sous le nom
Moi, les femmes et moi (par Nick Butch). Elle est ici rééditée dans son intégralité et annotée dans un souci de compréhension de l’oeuvre global de Nick Butch. L’entrevue a été publiée pour la première fois dans Les Cahiers de Thierry & Groensteen dans leur numéro spécial «Auteurs Oubliés des Années 70» datant de juillet 1984.

Thierry & Groensteen : Monsieur Nick Butch, si vous avez commencé à publier dans Pilote en 1969, nos sources montrent que vous avez déménagé sur Paris en 1959. Il me paraît important de rappeller que vous aviez à peine quinze ans à l’époque. La question s’impose donc : comment s’est passé votre découverte de la ville lumière ?

Nick Butch : Pour être honnête, j’ai grandi dans un village qui n’a vu arriver l’électricité et l’eau dans toutes les maisons qu’au milieu des années 50. Quand je suis arrivé à Paris, j’étais littéralement ce que l’on appelle un pequenot. Tout ce que je connaissais du monde avant mon arrivée dans la capitale, ce sont la consanguinité et les guerres de clans du fin fond de la cambrousse. Le changement, quoique nécessaire à ce moment, fut RADICAL. Je me suis malgré tout vite adapté, me trouvant dès les premiers mois un travail dans une librairie (Librairie Nelligan, dans le Ve arrondissement, aujourd’hui fermée-NLDR) et une famille de substitution.

Le lecteur attentif comprend dans le chapitre trois de votre oeuvre qu’entre 1964 et 1969 vous avez été escorte pour femmes. Puisque vous en parlez (quoique pudiquement) dans votre ouvrage, peut-on en conclure que c’est une activité que vous ne reniez pas complètement ?

Très franchement, ce fut une expérience plaisante à ce moment là, avec l’amour libre, tout ça. J’en garde d’agréables souvenirs, et quelques autres un peu moins, certes. Mais globalement, je ne regrette pas cette période. Elle m’a permis de me créer des relations tout en augmentant grandement mon estime personnelle, ce qui était nécessaire alors. Et si je devais le refaire, je coucherais certainement avec plus de femmes. Ouais, et tant pis pour la bd. En fait, je me demande si mes orgies n’étaient pas, pour moi, un moyen de retrouver les plaisirs connus avec ces dames mûrent à souhait.

En parlant de vos petites sauteries, vous faites un peu moins pudiquement allusion dans votre autobiographie à vos soirées d’orgies. Parlons franc : la participation à une partouze était-elle de rigueur pour cotoyer Nick Butch ou même lui parler ?

Oh, je ne devrais pas le dire, mais ça fait plus de dix ans, alors ce n’est pas si grave, mais oui, sachant qu’il m’est arrivé de passer des semaines entières à partouzer dans des orgies géantes, il vous aurait effectivement fallu rentrer dans le jeu pour pouvoir ne serait-ce que me contacter pour une entrevue comme celle-ci. Mais, quand je vois comment finissent mes collègues qui ont continué après mon départ en 1974, overdose, SIDA, etc...je me dis quand même que nous sommes parfois allés trop loin. J’en suis venu à me tenir à cet adage (qui est de moi) : «L’amour libre, c’est bien, mais avec des menottes, c’est encore mieux.». Depuis, je suis bien.

(à suivre...)




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